SONA JOBARTEH



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Sona Jobarteh, anglophone, et Selma Uamusse, lusophone, ont au moins deux choses en commun : elles sont africaines et elles chantent dans des langues autochtones de leurs pays. Selma chante en changana mais aussi dans d’autres langues natives, le chopi, le maconde (langue commune à la Tanzanie et au Mozambique). Le pays possède 43 langues maternelles, auxquelles on ajoute le portugais qui n’est parlé que par 25 % de la population mais qui est la langue officielle du pays. Pourtant elle est de moins en moins enseignée laissant la place à l’anglais qui devient de plus en plus importante en Afrique australe et le pays a adhéré au Commonwealth. Les portugais ne se sont pas « beaucoup occupés » des langues autochtones, une manière de nier leur importance ce qui constituait « le fondement idéologique de la supériorité de l’Occident sur les peuples exotiques et a débouché sur le racisme et le colonialisme glottophage ». (cf. « Linguistique et colonialisme: petit traité de glottophagie », de Louis-Jean Calvet) d’où la création des conditions propices à la glottophagie partielle du portugais sur les langues natives. 

Un familier m’a dit il y a déjà bien longtemps que « je ne m’intéressais qu’à l’histoire et à la politique ». Ce n’est pas exact : dans ces premiers numéros de « Le Retour » j’écris sur la musique et les chansons. 

Revenons donc à Sona Jobarteh…

Née en 1983 à Londres, d'une mère anglaise et d'un père gambien. Elle est issue d'une des principales lignées de griots d'Afrique de l'Ouest, les griots étant membres d’une caste de poètes musiciens dépositaires de la tradition orale.

Elle est la première femme membre de cette tradition à jouer en public la kora. Avant elle, la pratique de l'instrument était exclusivement transmise de père en fils. La kora est un élément important de la culture du peuple Mandingue, en Afrique de l'Ouest, et en jouer est réservé uniquement aux griots.

Sona étudie la Kora depuis l'âge de trois ans. Elle a étudié au « Royal College of Music », où elle a appris le violoncelle, le piano et le clavecin, et peu après, poursuit à la « Purcell School of Music » pour étudier la composition.

Après avoir obtenu son diplôme à la « School of Oriental and African Studies » elle enseigne le jeu des instruments traditionnels de la culture mandingue (korabalafon, djembé) dont elle chante des chansons dans sa langue, le mandinka, qui est une langue mandingue, parlée par 38% de la population  et une variante du mandingue parlé au Sénégal et en Guinée-Bissau.

Sona partage son temps en tant qu'artiste et professeure de kora, faisant connaître le répertoire et l'histoire de cet instrument aux nouvelles générations. Sa musique est particulièrement équilibrée entre la préservation de son riche héritage culturel et un style accessible et moderne qui se rapporte à l’époque actuelle et au public du monde entier. Au cœur de son succès en tant qu’artiste se trouve son développement social et la réforme de l’éducation sur le continent africain. Elle est la directrice de la « Gambia Academy », une institution dédiée à la réforme de l’éducation pour les africains sur leur continent.

Sona travaille avec son père qui a fondé une école de musique en Gambie,  portant le nom de son grand-père. Son premier album personnel est « Afro-Acoustic Soul », publié en 2008 qui contient des chansons douces-amères et des thèmes sociaux (mariage forcé, agressions sexuelles, alcoolisme, drogues, jeunes en difficulté…).

Sona est réputée pour son talent d'instrumentiste, sa voix distinctive, ses mélodies contagieuses et sa grâce sur scène, et elle a rapidement obtenu un succès international en tant qu'interprète de premier ordre. 


La demande pour les performances « live » de Sona Jobarteh a explosé ces dernières années, et 2019 l'a vue se produire dans certains des festivals et lieux les plus renommés au monde tels que le « Hollywood Bowl » à Los Angeles, « WOMAD » (World Music, Arts and Dance) en Australie et en Nouvelle-Zélande, « Symphony Space » à New York City, tout en se produisant dans toute l'Europe, en Chine, en Afrique et au Canada.


En tant que chanteuse, Sona a joué dans des films primés tels que le film hollywoodien « Mandela : Long Walk to Freedom » et « The First Grader », ce dernier remportant le prix de la « Découverte de l'année » aux « Hollywood World Soundtrack Awards » en 2012. 

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Author: José CarujoEmail: This email address is being protected from spambots. You need JavaScript enabled to view it.
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