Demain marquera les 50 ans de la Révolution des Œillets. Et je souhaite me joindre à nos amis du Portugal, aux Portugais de France et à tous nos compatriotes qui ont des origines portugaises pour célébrer cet anniversaire, si important pour la démocratie en Europe.
Concentré de l’histoire de la seconde moitié du XXème siècle, le 25 avril 1974 a marqué la fin de la plus vieille dictature de l’Europe occidentale, le lancement de l'ultime étape de la décolonisation sur le continent africain et le début de la marche du Portugal vers l'Union européenne, et ce, jusqu'à son adhésion en 1986.
Les jeunes « Capitaines d'avril » ont porté l'espérance de tout un peuple en faveur de la paix et de la démocratie. Ils n'avaient pas encore trente ans, et ils étaient des héros. L'Europe d'aujourd'hui doit beaucoup à leur courage.
Et la France s'honore d'avoir accueilli, sur son sol, des centaines de milliers de Portugaises et de Portugais dès les années 50 et 60, poussés à l'exil par la misère, par la violation systématique de leurs droits, par une répression politique arbitraire et cruelle, et par leur refus de participer à ce système et à ces guerres injustes.
Il y a cinquante ans, vibrait sur les ondes de la radio portugaise ce chant de « Grândola, Vila Morena » qui servit de signal à l'insurrection, et qui, au-delà de l'année 1974, au-delà du Portugal, a continué d'être chanté comme un hymne de liberté. Certains se souviennent que cette chanson magnifique de Zeca Afonso avait été enregistrée en France, en 1971, au Château d'Hérouville, et notre pays s'honore de lui avoir offert l'asile.
Je pense aujourd'hui à toutes ces femmes, à tous ces hommes qui ont partagé sa cause. Je pense aux « trois Maria », Maria Isabel Barreno, Maria Teresa Horta et Maria Velho Da Costa, dont le combat pour les droits des femmes portugaises sous la dictature a reçu un soutien immense partout dans le monde, et singulièrement en France, et a en quelque sorte annoncé le 25 avril.